Le dugong, paisible mammifère marin, enrôlé par des Japonais contre une base américaine

Publié le par Matthieu d'Hauthuille

Ils n'ont pas la majesté des baleines ou l'agilité des dauphins, et leur protection ne donne pas lieu à des mobilisations planétaires. Les dugongs, mammifères marins qui peuvent atteindre jusqu'à trois mètres de long et peser près d'une tonne, surnommés "vaches de la mer" car ils se nourrissent d'algues, sont une espèce menacée, inscrite par le Japon sur sa liste des "monuments naturels protégés" et protégée par la Convention de Washington sur les faunes et flores en voie de disparition.

Ces placides animaux pourraient bien mettre en échec le Pentagone... Ils sont en effet une pièce maîtresse du dossier des opposants au déplacement de la base militaire américaine de Futenma, sur l'île principale d'Okinawa - archipel subtropical du sud du Japon -, à Henoko, hameau de la côte orientale de celle-ci. Une question à l'origine d'un différend entre Tokyo qui hésite et Washington qui s'impatiente, demandant la mise en oeuvre de l'accord de transfert de 2006.

Cette nouvelle base doit être construite sur des terrains regagnés sur la mer turquoise de la baie d'Oura, fermée d'un récif de corail bleu, où viennent se nourrir une vingtaine de dugons. La majorité de ceux-ci vivent dans l'océan Indien ou au large de l'Australie, et il en subsiste quelques dizaines à Okinawa. Leur habitat en eau peu profonde est menacé par le tourisme et la pollution. Avec un taux de reproduction faible, ces siréniens ne seraient plus que 80 000 à travers le monde.

Suite de l'article sur Lemonde.fr (24.04.10)

Publié dans Faune marine divers

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