Les mers du globe saupoudrées de plastique

Publié le par Matthieu d'Hauthuille

 

http://www.courrierinternational.com/files/illustrations/article/2010/04/1017-carte-Greenpeace-430.jpgNos océans renferment des quantités insoupçonnées de petits débris imputrescibles  qui se concentrent souvent à de grandes profondeurs.

 

La plupart ne sont pas plus gros que des rognures d’ongles. Ce sont les restes – brisés par les vagues – d’ordures ménagères, de matériel de pêche, de flotteurs de filet ou d’instruments scientifiques. Par temps calme, ces petits débris de plastique flottent à la surface, où il est facile de les collecter avec des filets à maillage fin fixés à l’arrière des bateaux. Mais, par vent fort, le mouvement des vagues peut faire refluer ces minuscules fragments jusqu’à une vingtaine de mètres de profondeur, explique Giora Proskurowski, de la Sea Education Association (SEA). [Selon le rapport de Greenpeace intitulé “Débris plastiques et pollution des océans”, ces détritus sont un fléau pour la faune marine : ils provoquent la mort de nombreux animaux qui en ingèrent de grandes quantités.]

Ces débris de plastique sont particulièrement nombreux dans un secteur de l’océan Pacifique, situé au sud-ouest de la Californie, que l’on appelle parfois la “grande poubelle” du Pacifique. Giora Proskurowski et ses collègues ont recueilli leurs données au cours de six missions effectuées dans le nord-ouest de cette zone entre juin 2004 et juillet 2009. Ils estiment que, sur une étendue de 3,5 millions de kilomètres carrés (soit deux fois la superficie de l’Alaska), la densité des débris de plastique en suspension dans l’eau est supérieure à 20 000 unités par kilomètre carré.

L’océan Atlantique n’est pas épargné. Kara Lavender Law, une océanographe de la SEA, a indiqué que de larges pans de l’Atlantique Nord-Ouest contiennent eux aussi d’immenses quantités de minuscules débris de plastique. Au cours de 1 600 tractages de surface effectués de 1986 à 2008 entre le golfe du Maine et les Caraïbes, les chercheurs de l’association ont collecté plus de 64 000 fragments. Il s’agissait là aussi de morceaux minuscules (de moins de 1 centimètre). Selon Nikolai Maximenko, un océanographe de l’université de Hawaii à Manoa (IPRC), les simulations sur ordinateur montrent que ces poubelles océaniques pourraient être plus répandues que ne l’admettent la plupart des scientifiques. Il pourrait notamment y en avoir dans plusieurs zones où les courants sont faibles. “Certaines de ces zones représentent de véritables trous noirs, explique-t-il. Une fois que des détritus y sont piégés, ils ne peuvent plus en sortir.”

 

Source : Article de Sid Perkins de "Science News" à lire avec compléments d'infos sur http://vert.courrierinternational.com  (29.04.2010)

 

Publié dans POLLUTION

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